Révélations 9 – CIA, une mafia paramilitaire couverte par la loi américaine, ou la loi du complot

CIA, la main invisible de la manipulation globale

Au dernier épisode, on a parlé de la CIA et les structures obscures qu’ils avaient mis en place. On fait un résumé avec de nouveaux élements en plus, pour poser le cadre pour la suite.

Les États-Unis ont mis en œuvre une stratégie de guerre froide visant à contenir l’Union soviétique. La politique d’endiguement a été formulée par George Kennan, diplomate au département d’État, sous le nom de « X » en juillet 1947 dans Foreign Affairs. Bien que Kennan ait déclaré que l’objectif de l’endiguement était plus diplomatique et politique que militaire, le Pentagone l’a mis en œuvre en encerclant l’URSS avec des bases américaines et des forces de patrouille.

Pour faire face à l’efficacité d’un ennemi totalitaire, les chefs militaires américains ont insisté sur la nécessité d’adopter une législation qui mobiliserait la nation pour qu’elle soit constamment prête à la guerre. C’est ainsi que le National Security Act de 1947 a jeté les bases d’un État de sécurité nationale : le Conseil national de sécurité (NSC), le Conseil des ressources de sécurité nationale (NSRB), le Commission des munitions, le Conseil de la recherche et du développement, le Bureau du secrétaire à la défense, l’état-major interarmées et la Central Intelligence Agency (CIA). Avant l’adoption de la loi, le secrétaire d’État George Marshall a averti le président Truman qu’elle accordait à la nouvelle agence de renseignement des pouvoirs « presque illimités », une critique de la CIA dont Truman se ferait l’écho bien trop tard, peu après l’assassinat de John Kennedy.

On avait lu ensemble quelques extraits de ce mémo, qui était destiné au Président américain, et qui parlait d’opérations psychologiques, d’infiltration, d’ingérence étrangère, etc…

[Conseil de sécurité nationale]

Mémorandum du Secrétaire exécutif (Souers) aux membres du Conseil de sécurité nationale

NSC 4

Washington, 9 décembre 1947.

//Source : Archives nationales et administration des dossiers, RG 273, Dossiers du Conseil de sécurité nationale, procès-verbal de la 4ème réunion.
Confidentiel. Copies envoyées au Président, aux Secrétaires d’État, de la Défense, de l’Armée, de la Marine et de l’Armée de l’air, ainsi qu’au Président du Conseil des ressources de sécurité nationale. Pour une version antérieure de ce document, voir le mémorandum de « REN » à Souers, 25 novembre, et les deux annexes non datées (ibid.) dans le supplément.

COORDINATION DES MESURES D’INFORMATION ÉTRANGÈRES

RÉFÉRENCES
a. SANACC 304/11
b. Action NSC n° 11/1

/1/ L’Action NSC n° 11, prise lors de la réunion du NSC le 14 novembre, a renvoyé le SANACC 304/11 au personnel du NSC pour révision sur la base des commentaires formulés lors de la réunion. (Archives nationales et administration des dossiers, RG 273, Dossiers du Conseil de sécurité nationale, Registre des actions, Boîte 55)

Lors de sa deuxième réunion, le Conseil de sécurité nationale a renvoyé le SANACC 304/11 au personnel du Conseil de sécurité nationale pour révision à la lumière des commentaires formulés lors de la réunion. Le rapport ci-joint a été préparé conformément à cette directive, après consultation avec des représentants des départements d’État, de l’Armée, de la Marine et de l’Armée de l’air, ainsi que de l’Agence centrale de renseignement.

Il est recommandé que le Conseil de sécurité nationale approuve le rapport ci-joint et autorise sa soumission au Président, avec la recommandation qu’il approuve les « Conclusions » qui y sont contenues et qu’il ordonne qu’elles soient mises en œuvre par tous les départements et agences exécutifs appropriés du gouvernement des États-Unis sous la coordination du Secrétaire d’État.

Sidney W. Souers/2/

/2/Imprimé à partir d’une copie portant cette signature dactylographiée.

Pièce jointe/3/

/3/Confidentiel. Le mot « Brouillon » en haut de la première page a été barré. La date dactylographiée du 9 décembre a été modifiée à la main au 17 décembre.

Mémorandum du Conseil de sécurité nationale

NSC 4
Washington, 17 décembre 1947.

RAPPORT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ NATIONALE SUR
LA COORDINATION DES MESURES D’INFORMATION ÉTRANGÈRES

Le problème

  1. Déterminer les mesures nécessaires pour renforcer et coordonner toutes les mesures d’information étrangères du gouvernement des États-Unis afin de favoriser la réalisation des objectifs nationaux américains.

Analyse

  1. L’URSS mène une campagne de propagande intensive dirigée principalement contre les États-Unis, en employant des mesures psychologiques, politiques et économiques coordonnées visant à affaiblir les éléments non-communistes dans tous les pays. L’objectif ultime de cette campagne n’est pas seulement de saper le prestige des États-Unis et l’efficacité de leur politique nationale, mais également d’affaiblir et de diviser l’opinion mondiale à un point tel que toute opposition efficace aux plans soviétiques ne soit plus possible par des moyens politiques, économiques ou militaires. Pour mener cette campagne, l’URSS utilise toutes les mesures à sa disposition par l’intermédiaire des régimes satellites, des partis communistes et des organisations sensibles à l’influence communiste.
  2. Les États-Unis n’emploient pas actuellement des mesures d’information fortes et coordonnées pour contrer cette campagne de propagande ou pour favoriser l’atteinte de leurs objectifs nationaux. L’extension de l’aide économique à certains pays étrangers, en particulier en Europe, est l’un des principaux moyens par lesquels les États-Unis ont entrepris de défendre leurs intérêts vitaux. La nature et l’intention de cette aide, ainsi que d’autres contributions américaines à la paix mondiale, sont mal connues ou mal comprises par une grande partie de la population mondiale. Une utilisation inadéquate des mesures d’information compromet l’efficacité de ces actions.
  3. Aucun des départements ou agences existants du gouvernement américain n’est actuellement chargé de la coordination des mesures d’information étrangères en vue de la réalisation des objectifs nationaux des États-Unis. Le département d’État a la principale responsabilité, sous l’autorité du Président, de la formulation et de l’exécution de la politique étrangère américaine et de la conduite des relations extérieures américaines.
  4. Les installations existantes dans les départements d’État, de l’Armée, de la Marine et de l’Armée de l’air dans le domaine de l’information étrangère, ou qui peuvent être utilisées dans ce domaine, sont répertoriées dans l’Annexe/4/ jointe.

    /4/ L’annexe, non retrouvée, répertorie les agences et bureaux des départements d’État, de l’Armée, de la Marine et de l’Armée de l’air impliqués dans la diffusion d’informations à l’étranger.

Conclusions

  1. La situation mondiale actuelle exige un renforcement et une coordination immédiats de toutes les mesures d’information étrangères du gouvernement américain visant à influencer les attitudes dans les pays étrangers dans une direction favorable à la réalisation de ses objectifs et à contrecarrer les effets de la propagande anti-américaine.
  2. Il est considéré que les premières étapes pour mettre en œuvre le paragraphe 6 ci-dessus doivent viser à fournir une coordination plus étroite des politiques, une intégration plus efficace des installations existantes et une intensification des mesures d’information étrangères.

a. Le Secrétaire d’État devrait être chargé de formuler des politiques et de coordonner la mise en œuvre de toutes les mesures d’information visant à influencer les attitudes dans les pays étrangers dans une direction favorable à la réalisation des objectifs américains et à contrecarrer les effets de la propagande anti-américaine. Il est supposé que ces fonctions seront exercées par le Secrétaire adjoint d’État aux affaires publiques, désigné ci-après comme le Secrétaire adjoint. Le Secrétaire adjoint devrait consulter un groupe informel composé de représentants des autres départements et agences concernés.

b. Les départements et agences appropriés devraient être chargés de garantir la coordination et l’utilisation les plus efficaces de leurs installations appropriées pour la mise en œuvre des politiques d’information étrangères approuvées.

c. Le Secrétaire adjoint devrait être assisté d’un personnel comprenant des agents qualifiés à plein temps, détachés de chaque département ou agence concerné. Ce personnel devrait assister le Secrétaire adjoint dans la mise en œuvre des politiques et plans établis par le Secrétaire d’État en :

(1) Obtenant l’utilisation et la coordination les plus efficaces de toutes les installations fédérales d’information étrangère ;

(2) Initiant et développant, pour l’approbation du Secrétaire adjoint, des plans et programmes spécifiques visant à influencer l’opinion étrangère dans une direction favorable aux intérêts américains et à contrecarrer les effets de la propagande anti-américaine.

  1. Dans l’accomplissement des fonctions assignées au paragraphe 8 ci-dessus, le Secrétaire adjoint devrait maintenir les relations les plus étroites possibles avec le Comité de coordination État-Armée-Marine-Armée de l’air.
  2. En priorité, le Secrétaire adjoint devrait coordonner la détermination des fonds nécessaires pour assurer l’exécution des fonctions assignées au paragraphe 8 ci-dessus.
  3. Le Secrétaire adjoint devrait recevoir de la Central Intelligence Agency des renseignements étrangers coordonnés appropriés.
  4. Le Secrétaire adjoint devrait recevoir des départements concernés des informations classifiées nécessaires à l’accomplissement de ses responsabilités.



Mémorandum du Secrétaire exécutif (Souers) aux membres du Conseil de sécurité nationale

NSC 4-A

Washington, 9 décembre 1947.
//Source : Archives nationales et administration des dossiers, RG 273, Dossiers du Conseil de sécurité nationale, procès-verbal de la 4ème réunion. Top Secret.

OPÉRATIONS PSYCHOLOGIQUES

RÉFÉRENCE
SANACC 304/11/1

/1/Document 249.

  1. Lors de sa deuxième réunion, le Conseil de sécurité nationale a renvoyé le SANACC 304/11 au personnel du NSC pour révision à la lumière des commentaires formulés lors de la réunion.
  2. Le SANACC 304/11 semble avoir été conçu pour accomplir les deux objectifs suivants, qui sont liés mais distincts :
    a. Initier des mesures visant à la conduite d’opérations psychologiques clandestines destinées à contrer les activités soviétiques et inspirées par les Soviétiques.
    b. Veiller à ce que toutes les activités d’information étrangère publiques soient efficacement coordonnées.

  3. Ainsi, dans l’intérêt de la sécurité et de la clarté, le personnel du Conseil de sécurité nationale a préparé des rapports distincts destinés au Conseil de sécurité nationale, chacun conçu pour atteindre l’un des objectifs mentionnés ci-dessus. Ce rapport traite de l’objectif décrit en 1-a, tandis que le NSC 4/2/ aborde l’objectif énoncé en 1-b.


    /2/Document 252.

  4. Le projet de directive ci-joint à l’intention du Directeur du renseignement central est considéré comme une action appropriée et suffisante du Conseil en ce qui concerne les opérations psychologiques clandestines à l’étranger. Cette directive contient les dispositions souhaitables suivantes :

    a. Elle précise la raison et l’autorité de l’action du Conseil ;
    b. Elle accorde une autorité suffisante à la Central Intelligence Agency ; tout en
    c. S’assurant en même temps que la Central Intelligence Agency mènera de telles opérations d’une manière cohérente avec la politique étrangère des États-Unis, les activités d’information étrangère publiques, ainsi que les opérations et intentions diplomatiques et militaires à l’étranger.

  5. Les noms des départements et agences appropriés qui doivent être représentés au sein du groupe mentionné au sous-paragraphe 3-a seront recommandés par le personnel du NSC dans un mémorandum distinct./3/

    /3/Document 255.
  6. Il est donc recommandé que le Conseil de sécurité nationale approuve et publie la directive ci-jointe à l’intention du Directeur du renseignement central.

Sidney W. Souers/4/

/4/Imprimé à partir d’une copie portant cette signature dactylographiée.

Pièce jointe/5/

Projet de directive au Directeur du renseignement central
Hillenkoetter


Washington, non daté.

/5/Top Secret. Le paragraphe 3 de ce projet a été supprimé dans la version finale et remplacé par un paragraphe faisant du Directeur du renseignement central le responsable de s’assurer que les opérations de guerre psychologique étaient conformes à la politique étrangère des États-Unis. Voir l’annexe du Document 257.

  1. Le Conseil de sécurité nationale, prenant conscience des efforts psychologiques vicieux de l’URSS, de ses pays satellites et des groupes communistes pour discréditer et contrer les objectifs et activités des États-Unis et des autres puissances occidentales, a déterminé que, dans l’intérêt de la paix mondiale et de la sécurité nationale des États-Unis, les activités d’information étrangères du gouvernement américain doivent être complétées par des opérations psychologiques clandestines.
  2. La similitude des méthodes opérationnelles impliquées dans les activités psychologiques clandestines et de renseignement, ainsi que la nécessité d’assurer leur secret et d’éviter toute duplication coûteuse, rendent la Central Intelligence Agency l’agence la plus logique pour mener de telles opérations. Par conséquent, en vertu de l’autorité de la section 102 (d) (5) du National Security Act de 1947, le Conseil de sécurité nationale ordonne au Directeur du renseignement central d’initier et de mener, dans la limite des fonds disponibles, des opérations psychologiques clandestines visant à contrer les activités soviétiques et inspirées par les Soviétiques qui constituent une menace pour la paix et la sécurité mondiale, ou qui visent à discréditer et à vaincre les États-Unis dans leurs efforts pour promouvoir la paix et la sécurité dans le monde.
  3. Afin de garantir que ces opérations psychologiques se déroulent d’une manière cohérente avec la politique étrangère des États-Unis, les activités d’information publiques à l’étranger, ainsi que les opérations et intentions diplomatiques et militaires à l’étranger, le Directeur du renseignement central est chargé de :

    a. Obtenir l’approbation de toutes les directives politiques et des principaux plans de ces opérations par un comité désigné par le Conseil de sécurité nationale.
    b. Coordonner les opérations avec les représentants diplomatiques et militaires américains les plus hauts placés dans chaque région directement affectée par ces opérations.
  4. Rien dans ce document ne doit être interprété comme obligeant la Central Intelligence Agency à divulguer des détails opérationnels concernant ses techniques secrètes, ses sources ou ses contacts.



Mémorandum du Directeur du renseignement central
Hillenkoetter au Secrétaire exécutif du Conseil de sécurité nationale (Souers)


Washington, 15 décembre 1947.
//Source : Archives nationales et administration des dossiers, RG 273, Dossiers du Conseil de sécurité nationale, procès-verbal de la 4ème réunion. Top Secret.

  1. Il est fait référence au NSC 4-A (Rapport au Conseil de sécurité nationale par le Secrétaire exécutif sur les opérations psychologiques) distribué le 9 décembre 1947,/1/ en particulier à la directive proposée au Directeur du renseignement central.

    /1/Document 253.
  2. Dans le cas où le projet en question serait mis en œuvre, il est demandé de bien vouloir envisager de reformuler le paragraphe 3.b. de la directive proposée au DCI comme suit :

    « b. Le représentant diplomatique américain le plus haut placé dans chaque région, et le commandant militaire dans chaque zone occupée, seront tenus informés des opérations psychologiques menées dans les zones sous leur juridiction. »
  3. Nous estimons que la reformulation suggérée satisfera l’intention du texte original et permettra :

    a. D’assurer une plus grande sécurité à nos opérations clandestines organisées, et
    b. De suivre l’accord interministériel existant selon lequel le représentant américain le plus haut placé dans chaque région étrangère est responsable de la coordination de toutes les activités de renseignement ouvertes.

RH Hillenkoetter
Contre-amiral, USN



Mémorandum du Secrétaire exécutif (Souers) au Conseil de sécurité nationale

Washington, 16 décembre 1947.

//Source : Archives nationales et administration des dossiers, RG 273, Dossiers du Conseil de sécurité nationale, procès-verbal de la 4ème réunion. Top Secret.

OBJET
Représentation au sein du groupe recommandé dans NSC 4-A/1/

/1/Document 253.

Il est recommandé que le groupe mentionné au paragraphe 3-a du projet de directive dans NSC 4-A soit composé d’un représentant de chacun des départements suivants :

  • Département d’État
  • Département de l’Armée
  • Département de la Marine
  • Département de l’Armée de l’air

Sur la suggestion du Général Gruenther, il est également recommandé que l’État-Major interarmées, Comité des chefs d’état-major, soit invité à désigner un représentant qui siégera avec le groupe susmentionné en tant qu’observateur.

Sidney W. Souers

Ce mémo est devenu la base sur laquelle la CIA a mené des opérations d’influence pour les élections d’Avril 1948 en Italie.

Ainsi, environ 250 millions de dollars ont été dépensés avec l’argent des contribuables américains pour soutenir le candidat préféré des États-Unis. La CIA a eu recours à des sources de financement officieuses pour le financer. Ils avaient des sacs d’argent qui étaient livrés à des politiciens sélectionnés pour payer leurs dépenses politiques, leurs dépenses de campagne, pour des affiches, pour des pamphlets.

Ils menacaient le gouvernement italien de suspendre l’aide financière des États-Unis si la mauvaise personne était élue. Les organisations médiatiques nouvellement créées par la CIA, Voice of America, Radio Free Europe, Radio Liberty, avaient mis en place un vaste réseau d’informations italiennes afin de créer un son ambiant dans ce pays pour propager de la propagande et des messages.

La CIA acheminait de l’argent de l’aide par l’intermédiaire d’églises et de façades caritatives vers la mafia et les forces de l’ordre. Ils travaillaient avec Hollywood pour projeter des films de Greta Garbo et d’autres dans le pays.

Il faut comprendre que ce sont les services de renseignement qui contrôlaient toutes ces organisations, ce qui signifie que lorsque le gouvernement américain fournit des fonds ou de l’aide, les églises avec lesquelles ils travaillaient ne sont plus simplement des églises, mais des instruments pour gouverner. Les organisations caritatives à but non lucratif ne sont plus de simples organisations caritatives. Elles deviennent des instruments de l’État. Les médias ne sont plus des médias indépendants. Ils sont des instruments de l’État. Hollywood devient un instrument de l’État. Les mafias criminelles organisées…

Pour bien comprendre le contexte, le prédécesseur de la CIA, l’OSS, ainsi que le département de la guerre, comme on l’appelait à l’époque, travaillait avec des groupes criminels en Italie, ainsi qu’avec des organisations religieuses et autres qui étaient poursuivies par Mussolini. Ils constituaient une sorte de résistance de guérilla pour aider l’armée américaine et les opérations de renseignement. C’est ainsi que ce réseau a été mis en place. C’était compliqué et risqué, mais considéré comme nécessaire en temps de guerre… MAIS… il était maintenu en temps de paix aussi, pour la guerre politique.

Et soudain, le crime organisé. devient non pas une infraction criminelle, mais plutôt un instrument sanctionné sous contrôle de l’État. Et pour enfoncer le clou, voici Myles Copeland, l’un des membres fondateurs de la CIA, dans son propre livre, a écrit que s’il n’avait pas… la mafia, les communistes auraient déjà pris le contrôle de l’Italie.

12 jours après l’opération réussie en Italie sur les élections d’avril 1948, un document a été rédigé en secret, puis publié de façon très discrète. Le 18 juin 1948, le Conseil national de sécurité de Truman a fait un pas de plus vers les demandes de la CIA et a approuvé la directive top secrète NSC 10/2, qui autorisait les services de renseignement américains à mener un large éventail d’opérations secrètes : « propagande, guerre économique, action directe préventive, y compris sabotage, anti-sabotage, mesures de démolition et d’évacuation ; subversion contre les États hostiles, y compris assistance aux mouvements de résistance clandestins, aux guérillas et aux groupes de libération des réfugiés ».

La CIA était désormais habilitée à devenir une organisation paramilitaire. George Kennan, qui a parrainé le document NSC 10/2, a déclaré plus tard, à la lumière de l’histoire, qu’il s’agissait de « la plus grande erreur que j’aie jamais commise ».

  1. Le Conseil national de sécurité, prenant connaissance des activités secrètes vicieuses de l’URSS, de ses pays satellites et des groupes communistes visant à discréditer et à faire échouer les objectifs et les activités des États-Unis et des autres puissances occidentales, a décidé que, dans l’intérêt de la paix mondiale et de la sécurité nationale des États-Unis, les activités étrangères manifestes du gouvernement américain devaient être complétées par des opérations secrètes.
  2. La Central Intelligence Agency (CIA) est chargée par le Conseil national de sécurité de mener des opérations d’espionnage et de contre-espionnage à l’étranger. Il semble donc souhaitable, pour des raisons opérationnelles, de ne pas créer une nouvelle agence pour les opérations secrètes, mais, en temps de paix, d’en confier la responsabilité à la Central Intelligence Agency et de les mettre en corrélation avec les opérations d’espionnage et de contre-espionnage placées sous le contrôle général du directeur de la Central Intelligence.
  3. Par conséquent, en vertu de la section 102(d)(5) de la loi sur la sécurité nationale de 1947, le Conseil de sécurité nationale ordonne par la présente qu’en temps de paix :

a. Un nouveau bureau des projets spéciaux est créé au sein de la Central Intelligence Agency pour planifier et mener des opérations secrètes et, en coordination avec les chefs d’état-major interarmées, pour planifier et préparer la conduite de telles opérations en temps de guerre.
b. Une personne hautement qualifiée, nommée par le secrétaire d’État, agréée par le directeur du service central de renseignement et approuvée par le Conseil national de sécurité, est nommée chef du bureau des projets spéciaux.
c. Le chef du bureau des projets spéciaux rend compte directement au directeur du service central de renseignement. Pour des raisons de sécurité et de flexibilité des opérations, et dans toute la mesure compatible avec l’efficacité, le Bureau des projets spéciaux fonctionne indépendamment des autres composantes de la Central Intelligence Agency.
d. Le directeur de la CIA est chargé de : Page 714
(1) Veiller, par l’intermédiaire de représentants désignés du secrétaire d’État et du secrétaire à la défense, à ce que les opérations secrètes soient planifiées et menées d’une manière compatible avec la politique étrangère et militaire des États-Unis et avec les activités manifestes. En cas de désaccord entre le directeur de la CIA et le représentant du secrétaire d’État ou du secrétaire à la défense sur ces plans, la question est soumise au Conseil national de sécurité pour décision.
(2) Veiller à ce que les plans d’opérations secrètes en temps de guerre soient également élaborés avec l’aide d’un représentant de l’état-major interarmées et soient acceptés par ce dernier comme étant cohérents et complémentaires des plans approuvés pour les opérations militaires en temps de guerre.
(3) Informer, par les voies appropriées, les agences du gouvernement américain, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger (y compris les représentants diplomatiques et militaires dans chaque région), des opérations qui les concernent.
e. Les opérations secrètes relatives à la guerre économique seront menées par le Bureau des projets spéciaux sous la direction des départements et agences responsables de la planification de la guerre économique.

f. Des fonds supplémentaires pour la conduite des opérations proposées pour l’année fiscale 1949 seront immédiatement demandés. Par la suite, les fonds opérationnels nécessaires seront inclus dans les demandes budgétaires normales de la Central Intelligence Agency.

4. En temps de guerre, ou lorsque le président l’ordonne, tous les plans d’opérations secrètes sont coordonnés avec l’état-major interarmées. Sur les théâtres de guerre actifs où les forces américaines sont engagées, les opérations secrètes sont menées sous le commandement direct du « commandant du théâtre américain » et les ordres sont transmis par l’intermédiaire de l’état-major interarmées, sauf instruction contraire du président.
5. Dans le cadre de la présente directive, on entend par « opérations secrètes » toutes les activités (à l’exception de celles qui sont mentionnées dans le présent document) qui sont menées ou parrainées par ce gouvernement contre des États ou des groupes étrangers hostiles ou pour soutenir des États ou des groupes étrangers amis, mais qui sont planifiées et exécutées de telle sorte que la responsabilité du gouvernement des États-Unis ne soit pas évidente pour les personnes non autorisées et que, si elle est découverte, le gouvernement des États-Unis puisse plausiblement décliner toute responsabilité à cet égard. Plus précisément, ces opérations comprennent toutes les activités secrètes liées à la propagande, à la guerre économique, à l’action directe préventive, y compris les mesures de sabotage, d’anti-sabotage, de démolition et d’évacuation, à la subversion contre les États hostiles, y compris l’assistance aux mouvements de résistance clandestins, aux guérillas et aux groupes de libération de réfugiés, ainsi que le soutien aux éléments anticommunistes indigènes dans les pays menacés du monde libre. Ces opérations ne comprennent pas les conflits armés menés par des forces militaires reconnues, l’espionnage, le contre-espionnage, la couverture et la tromperie dans le cadre d’opérations militaires.
6. La présente directive remplace la directive contenue dans la NSC 4-A, qui est annulée.

Conclusion

Dans ce contexte, les déclarations récentes (1er Octobre 2024) de Julian Assange deviennent beaucoup plus claires :

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