Opération « Susannah » ou affaire « Lavon »

Contexte

En 1952, la révolution nationaliste égyptienne inquiète Israël, car le nouveau pouvoir a des tendances anti-Israéliennes. Pour empêcher une bonne entente entre l’Égypte, le Royaume-Uni et les États-Unis, Aman (le service de renseignement militaire israélien) lance l’opération  » Susannah ». Cette opération vise à détériorer les relations entre les occidentaux et Égypte en organisant une série d’attentats à la bombe. Le « bouc émissaire » de l’opération doit être les nationalistes égyptiens. Pour ce faire, Aman se sert de la communauté juive d’Égypte, les karaïtes, qui sont constitués en unité ultra-secrète, l' »unité 131″, cette unité existe depuis 1948.

Début de l’opération

Aman décide d’activer le réseau au printemps 1954. Le 2 juillet, la cellule fait exploser des bombes dans un bureau de poste d’Alexandrie et, le 14 juillet, dans les bibliothèques de l’Agence d’information américaine à Alexandrie et au Caire, ainsi que dans un théâtre appartenant à des Britanniques.

Les Égyptiens arrêtèrent un des auteurs des attentats, Philippe Natanson, lorsqu’une bombe qu’il transportait prit feu dans sa poche. À la suite de cette arrestation, l’ensemble du réseau fut rapidement arrêté.

Conséquences

Le retentissement international de l’affaire fut important, et très négatif pour Israël. Le Premier ministre Moshé Sharett ordonna rapidement une enquête. Le ministre de la Défense Pinhas Lavon affirma n’avoir pas été tenu au courant de l’opération, mais le colonel Gibli affirma le contraire, et Shimon Peres ainsi que Moshe Dayan témoignèrent contre Lavon, qui dut démissionner le 17 février 1955 et fut remplacé par l’ancien Premier ministre David Ben Gourion.

Le Premier ministre Moshé Sharett
 Moshe Dayan, Chef d’état-major d’Israël
David Ben Gourion, Premier ministre d’Israël
Shimon Peres

Publiquement, Moshé Sharett refuse toute implication israélienne dans les attentats en Égypte et déclare les accusés innocents, les présentant à l’opinion comme des victimes dont le seul crime est d’être sioniste.

En avril 1960, l’affaire fut relancée par les doutes portés sur le témoignage du colonel Gibli. Ben Gourion organisa de nouvelles auditions, et l’enquête jugea que Lavon avait effectivement été tenu à l’écart de l’opération, ce qui mettait en cause indirectement Peres et Dayan, et leur principal protecteur politique de l’époque, Ben Gourion lui-même. Après un long bras de fer, Ben Gourion quitta son parti.

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