(NDLR : voir l’article du ministère des armées sur l’exercice militaire Steadfast Defender 24)
La Russie doit être « correctement protégée » après l’élargissement de l’OTAN à la Suède et à la Finlande, a déclaré Vladimir Poutine dans son discours annuel sur l’état de la nation.
Les forces de l’OTAN « se préparent à frapper notre territoire », a-t-il affirmé, mais il a averti que toute initiative de ce type – y compris l’envoi de troupes en Ukraine – pourrait déclencher l’utilisation d’armes nucléaires.
Il faisait référence à une idée lancée par le président français Emmanuel Macron lundi, selon laquelle les membres de l’OTAN enverraient des troupes au sol en Ukraine – une suggestion rejetée par les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
« (Les pays occidentaux) doivent se rendre compte que nous avons aussi des armes qui peuvent atteindre des cibles sur leur territoire », a déclaré M. Poutine.
« Tout cela menace réellement un conflit avec l’utilisation d’armes nucléaires et la destruction de la civilisation. Ne comprennent-ils pas cela ? »
Visiblement en colère, M. Poutine a suggéré aux hommes politiques occidentaux de se rappeler le sort de ceux qui ont envahi sans succès son pays dans le passé, comme Adolf Hitler et Napoléon Bonaparte.
« Mais aujourd’hui, les conséquences seront bien plus tragiques », a-t-il déclaré. « Ils pensent que la guerre est un dessin animé.
Vladimir Poutine prononce son discours annuel sur l’état de la nation
Axant la première partie de son discours sur la place de la Russie dans le monde, il s’en est pris aux pays occidentaux qui, selon lui, se croient « suprêmes ».
« La russophobie aveugle les gens et les prive de leurs facultés rationnelles », a-t-il déclaré, ajoutant que les suggestions selon lesquelles les forces russes pourraient attaquer d’autres pays européens étaient « absurdes ».
Il a également nié toute intention d’attaquer l’Ukraine avant le début de l’invasion en février 2022.
M. Poutine a fait ces remarques lors de son discours devant le parlement russe et d’autres membres de l’élite du pays, à l’approche d’une élection présidentielle qu’il est quasiment certain de remporter entre le 15 et le 17 mars.
« Sans la Russie, il n’y a pas de paix solide dans le monde », a-t-il déclaré.
Drapeaux ukrainiens devant des bâtiments résidentiels endommagés à Orikhiv, dans le sud de l’Ukraine. Photo : Reuters
Le dirigeant russe a déclaré que Moscou était prêt à dialoguer avec les États-Unis sur la stabilité stratégique, mais il a rejeté toute tentative de forcer la Russie à entamer des pourparlers.
Il s’est toutefois étendu sur l’utilisation de « systèmes d’armes avancés », tels que les missiles hypersoniques Zircon ℹ️, en Ukraine, où, selon lui, la Russie détient l’avantage militaire.
L’invasion de l’Ukraine, qu’il a toujours qualifiée d' »opération militaire spéciale », a été soutenue par la « majorité absolue » du peuple russe depuis le « tout début », a-t-il déclaré.
Passant outre à la guerre en Ukraine, M. Poutine a consacré une grande partie de son discours aux questions intérieures, abordant notamment le faible taux de natalité et les performances économiques du pays.
Il a proposé d’augmenter les allocations familiales et de prendre d’autres mesures pour soutenir les familles nombreuses, le faible taux de natalité de la Russie posant des problèmes démographiques aux autorités depuis de nombreuses années.
Il a également affirmé que le pays ferait bientôt partie des quatre plus grandes puissances économiques du monde.
